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mardi 28 février 2012

La santé et les inégalités entre les sexes : le cas du VIH/sida au Tchad

(Cet article a paru dans l'édition Automne 2011 de l'Apostolat international)

Parmi les facteurs pouvant expliquer la pandémie de VIH/sida en Afrique se trouvent les inégalités entre les sexes : « [elles] augmentent la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH, amoindrissent les effets des stratégies de prévention du VIH, et constituent des obstacles à l’efficacité du traitement et des soins dans le domaine du VIH ».[1] Ce constat, formulé par l’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la santé, rejoint les conclusions d’études menées par d’autres organisations internationales.

Le 1er novembre dernier, le World Economic Forum, une organisation internationale indépendante qui cherche à améliorer l’état de la planète en encourageant la collaboration des divers secteurs de la société, a publié son rapport annuel portant sur les inégalités entre les sexes. Ce rapport, publié pour une sixième année consécutive, présente la situation des inégalités entre les sexes en se basant sur quatre indicateurs principaux : la participation à la vie économique, l’éducation, la santé et l’empowerment politique.

En tenant compte de ces quatre indicateurs, les pays qui rendent leurs données disponibles font annuellement l’objet d’un classement mondial. Selon le classement de 2011, le Tchad occupe l’avant-dernière place, tout juste après le Pakistan et avant le Yémen. Depuis 2006, le Tchad est graduellement passé du 113e au 134e rang.

Dans le domaine de la santé, plusieurs données dressent un portrait général de la situation du VIH-Sida à travers le pays. Ainsi, la prévalence du VIH est de 4 % chez les femmes âgées de 15 à 49 ans, tandis qu’elle est de 2,7 % chez les hommes du même âge. À titre comparatif, le Canada présente une prévalence du VIH de 0,1 % chez les femmes et 0,5 % chez les hommes.

Malheureusement, les données ne sont pas plus encourageantes en ce qui concerne les comportements pouvant prévenir la propagation du VIH. En effet, 97 % des femmes mariées ne font pas usage de la contraception et 61 % des femmes enceintes n’ont bénéficié d’aucun suivi médical pendant leur grossesse. Ces comportements font tristement partie de ceux qui favorisent la transmission du virus entre les conjoints, de même qu’entre la mère et son enfant.

À la lumière de ces données, il est possible d’interpréter les statistiques compilées par le BELACD dans le cadre des activités de prévention et de suivi médico-social au Centre Greth Marty, construit à Pala avec l’appui du CMO et de l’ACDI. Comme cela a déjà été indiqué dans un article précédent, la culture locale influence grandement les attitudes des malades à l’égard du VIH/sida. Les hommes, moins enclins se soumettre à des tests de dépistage sur une base volontaire, attendent généralement d’être gravement malades avant de se présenter dans une clinique; le plus souvent, les encouragements du personnel médical sont nécessaires pour les convaincre de se soumettre à un test de dépistage. L’équipe soignante du Centre Greth Marty explique cette réalité par les mentalités locales, selon lesquelles les femmes demeurent la cause de la maladie.

Or, le Centre Greth Marty constate maintenant, deux ans et demi après le lancement du projet à Pala, que les attitudes sont en train de changer progressivement. Les sessions de formation du programme Éducation à la Vie et à l’Amour (EVA), tenues auprès des jeunes des écoles et des paroisses de la région, semblent commencer à porter fruit. Dans le cadre de ces sessions, les jeunes sont notamment informés de l’impact du VIH/sida sur la vie des personnes qui en sont atteintes, de même que des comportements sexuels responsables qui peuvent freiner la propagation du virus. Jusqu’à maintenant, plus de 27 000 jeunes ont assisté à cette formation et près de 132 000 sont maintenant informés des moyens à prendre pour se protéger des diverses infections transmises sexuellement et du VIH/sida. L’équipe médicale note aussi que plusieurs jeunes hommes qui ont suivi la formation EVA se présentent volontairement pour passer un test de dépistage. Le nombre de dépistages et de personnes atteintes du VIH/sida suivies par le Centre Greth Marty s’accroît légèrement et régulièrement au fil des mois.

Évidemment, il est impossible de changer radicalement les mentalités et de renverser complètement la situation en quelques années, vu l’ampleur de la pandémie de VIH/sida au Tchad. Il s’avère néanmoins encourageant de constater que la mise sur pied d’une clinique vouée à la prévention et au suivi de la maladie dans une région auparavant dépourvue d’un tel service à proximité permet d’améliorer progressivement la situation. En effet, c’est notamment par le biais des formations EVA que le personnel médical contribue à modifier certaines idées préconçues qui entretiennent les inégalités entre les sexes. Il reste maintenant à espérer que les efforts du Centre Greth Marty, joints à d’autres initiatives à l’échelle nationale, permettront de mieux lutter contre les inégalités et contre le VIH/sida.

jeudi 23 février 2012

Le Sida : plus grave chez les femmes

(Cet article a paru dans l'édition Été 2011 de l'Apostolat international)

« Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme. » Au 19e siècle, Victor Hugo, parmi tant d’autres qui l’ont précédé et succédé, réclamait l’égalité entre les sexes dans ses discours et déclarations publiques. Les siècles avancent, et bien que le mouvement d’égalité entre les sexes progresse à l’échelle globale, certaines régions du monde demeurent affligées par l’inégalité de la femme. « Les femmes continuent d'avoir moins de droits, moins d'éducation, une moins bonne santé, moins de revenus et un accès moindre aux ressources et à la prise de décisions que les hommes, » affirme l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

En Afrique subsaharienne, cette inégalité est apparente lorsqu’on évalue l’état de la pandémie du VIH/sida, qui affecte beaucoup plus de femmes que d’hommes, et ce, en s’aggravant. Dans cette région du monde en 1985, il y avait autant d’hommes infectés par le VIH que de femmes. En 2009 par contre, il y avait environ 8.2 millions d’hommes séropositifs et 12 millions de femmes, ce qui témoigne de l’important désavantage des femmes de l’Afrique Subsaharienne face à cette épidémie. Selon le Global AIDS Report 2010 produit par ONUSIDA, les nouvelles infections du VIH chez les femmes de 15 à 24 ans comptent pour 26 % de toutes les nouvelles infections globalement. De plus, le VIH/sida est la principale cause de décès des femmes en âge de reproduction.

Des facteurs biologiques rendent les femmes deux fois plus à risque de contracter le VIH durant les relations sexuelles, mais d’autres facteurs importants, tels que la pauvreté, les pesanteurs socioculturelles, le mariage forcé, la prostitution, la soumission de la femme, la faible protection juridique (et la liste est longue…), contribuent à la vulnérabilité de la femme et alimentent la difficulté d’éviter les situations risquées.

À la lumière de ce problème, le Centre Greth Marty, construit dans le cadre du projet du CMO en partenariat avec le BELACD de Pala et l’ACDI, offre des services orientés vers la responsabilisation, la formation, l’appui, le traitement et le suivi des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Visant particulièrement une meilleure prise en charge médicale et sensibilisation des femmes et des filles, les objectifs du projet ont été établis différemment pour les hommes et les femmes. Le tableau suivant illustre la façon dont les objectifs sont établis par genre, et l’importance qui est accordée à l’amélioration des conditions de la femme face au VIH/sida, afin de remédier à la présente situation alarmante.

Tel que l’on peut le constater, le Centre Greth Marty a grandement surpassé la cible du nombre de consultations par an, encore plus chez les femmes que chez les hommes. Le nombre très élevé de femmes qui consultent indique un succès incroyable du programme de prévention, qui attire l’attention des femmes à l’importance du dépistage. Le projet avait pour objectif de former 15 150 personnes au programme préventif d’Éducation à la Vie et à l’Amour (EVA) d’ici 2012, et en mars 2011, déjà plus de 35 000 personnes, dont près de 20 000 femmes et jeunes filles, avaient reçu cette formation.

Bien que ce progrès soit encourageant, on peut noter que très peu de femmes PVVIH sont suivies au Centre Greth Marty, ce qui peut signifier que les femmes consultent annuellement, mais ne sont pas disponibles ou disposées à être suivies sur une base régulière. Serait-ce dû à une charge trop lourde de travaux ménagers et familiaux, ou à des empêchements imposés par des mœurs socioculturelles et relationnelles? La soumission de la femme serait-elle omniprésente au point de priver certaines femmes d’un suivi adéquat de l’épidémie?

Malgré le manque de suivi des femmes PVVIH, les résultats obtenus jusqu’à présent démontrent que beaucoup plus d’hommes bénéficient d’un suivi régulier. Quant au nombre de PVVIH sous ARV, les résultats sont autant plus dramatiques, surtout chez les femmes, qui ont vu entre 2008 et 2011 une diminution de 7% du nombre de PVVIH sous ARV. Puisque les ARV sont offerts gratuitement au PVVIH suivis au Centre Greth Marty, le manque de ressources financières ne peut être la cause principale de cette situation encore critique.

Un des graves problèmes est que la mentalité de certains change très lentement, malgré les efforts de prévention et sensibilisation. Le personnel du Centre Greth Marty a informé le CMO que les hommes ne semblent aller au Centre Greth Marty que lorsque la maladie est avancée. Ceci expliquerait pourquoi beaucoup d’hommes PVVIH bénéficient d’un suivi régulier, mais que la proportion d’hommes qui consultent par an n’est pas aussi élevée, car les hommes portent moins attention à la prévention que les femmes. Comme l’explique un membre du personnel médical du Centre, il y joue la culture et la mentalité qui veut que la cause de la maladie soit les femmes. Bien que les femmes semblent plus orientées à la prévention, les comportements divergents des hommes et des femmes demeurent dangereux, puisque les hommes qui ne connaissent pas leur statut sérologique peuvent continuer à propager le virus.

Puisque le volet préventif du projet est d’une importance majeure, le nombre de consultations par an est donc un important indicateur du succès de cette campagne, qui a pour objectif entre autres le dépistage régulier. Mais bien avant de devoir attendre les données du Centre Greth Marty, qui font ressortir certaines problématiques parfois trop tard, il est important de mesurer l’impact qualitatif du volet préventif. Pour ce faire, un questionnaire a récemment été conçu afin de mesurer la qualité des informations retenues par les bénéficiaires (jeunes, enseignants, leaders de la communauté) durant les formations offertes dans le cadre du projet. L’objectif est de faire une étude qui puisse vérifier l'utilité des activités de sensibilisation de la population face au VIH/sida, et d’obtenir plus de données de base afin de mieux programmer les activités futures. Des entrevues individuelles avec les PVVIH qui fréquentent le Centre seront également réalisées afin de pouvoir obtenir leurs témoignages et commentaires. Grâce aux informations recueillies, il sera possible de compiler des statistiques semestriellement. Ces statistiques permettront la production d’un rapport qualitatif global qui inclura les témoignages des PVVIH. L’amalgame d’efforts visant la diminution du VIH/sida au Mayo Kebbi reste sensible au besoin d’une approche spécifique au genre, et adresse le désavantage des femmes dans cette épidémie sans négliger pour autant les hommes et les jeunes, qui dû à des facteurs socioculturels, affectent autant le sort des femmes que le leur.

lundi 4 juillet 2011

Prévention du VIH/sida au Tchad: Les médias peuvent aussi contribuer à limiter l’hypersexualisation


(Cet article a paru dans l'édition Printemps 2011 de l'Apostolat International)

L’hypersexualisation des jeunes n’est plus seulement un phénomène occidental; elle est devenue un problème social global menant à des comportements sexualisés de plus en plus précoces. Le volet de prévention radio du projet au Tchad, mené par le CMO en collaboration avec le BELACD de Pala a d’ailleurs été développé en tenant compte de cette problématique, comme nous le verrons plus loin dans cet article.

Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes définit l’hypersexualisation comme étant « caractérisée par la surenchère sexuelle, à la fois dans l’univers médiatique et dans les rapports entre les personnes. À travers les médias, les industries diffusent un modèle de sexualité réducteur qui s’inspire des stéréotypes véhiculés par la pornographie». D’ailleurs, cette pornographisation de notre imaginaire collectif perpétue la vision de l’homme dominateur et de la femme comme objet de plaisir et de séduction. De plus en plus, l’hypersexualisation a un impact inquiétant sur l’apprentissage cognitif, sur l’image corporelle, la santé mentale et physique, ainsi que les attitudes et croyances – et ce, dès le plus jeune âge.

Dans un monde où cette influence fait partie du quotidien pour la majorité des populations, il devient difficile et impopulaire pour les jeunes femmes de négocier une sexualité à moindre risque. C’est pourquoi l’approche préventive du VIH/sida ne s’en tient pas qu’au virus et aux méthodes de transmission, mais à la redéfinition d’une sexualité responsable. Cette responsabilisation vise à aider les jeunes à développer leur sens critique, leur estime et affirmation de soi, leur capacité d’écoute et de dialogue, et à définir leurs propres valeurs et limites. Cette forme de prévention invite les jeunes à voir au-delà de l’imaginaire collectif hypersexualisé, à se valoriser et à se responsabiliser.

Néanmoins, il est important de reconnaître que malgré cette réalité, les médias peuvent aussi avoir un effet positif lorsqu’ils sont utilisés comme outils de prévention, diffusant un message qui va à l’encontre du courant populaire souvent critiqué. Bien qu’il soit difficile de désancrer une société (très influençable dans le cas de la jeunesse) de son imaginaire collectif, il est possible de faire valoir les alternatives, les valeurs personnelles et le sens critique.

C’est dans cette optique que s’est développé le volet de prévention radio du projet au Tchad, mené par le CMO en collaboration avec le BELACD de Pala. Le programme de prévention utilise la station de radio Terre Nouvelle de Bongor, qui compte des auditeurs partout au Mayo Kebbi. Depuis que le projet a été mis sur pied il y a deux ans, de nombreuses émissions, discussions et « spots » radiophoniques ont été diffusés régulièrement afin de sensibiliser la population cible, soit les jeunes du Mayo Kebbi Est et Ouest, à la Vie et à l’Amour. L’approche fait valoir l’importance d’harmoniser le fonctionnement de la tête, du cœur et du corps de la personne – ces trois éléments fonctionnant ensemble pour permettre de vivre librement et de façon responsable, ce qui implique le respect de soi-même et d’autrui.

Bien que des conditions de pauvreté extrême engendrent parfois aussi des comportements sexuels dangereux et précoces chez les jeunes, il n’en demeure pas moins important de responsabiliser. La sensibilisation met l’emphase sur la capacité de contrôler ses choix, de ne pas être esclave de sa vie. Diffusées dans les médias radiophoniques, ces options responsables peuvent graduellement être assimilées dans l’imaginaire collectif, et donc avoir un impact direct sur la réalité des personnes en s’intégrant à leurs choix de vie.

Une autre initiative d’une envergure importante met en valeur les médias à travers les efforts des jeunes, et met les jeunes en valeur à travers les médias. Scénarios d’Afrique est un projet de mobilisation communautaire et d'éducation sur le VIH/SIDA. Le projet, qui a déjà rejoint plus de 145 000 jeunes dans 47 pays d’Afrique depuis plus de 10 ans, offre aux jeunes une opportunité passionnante de s'éduquer et d'éduquer les autres sur le VIH/SIDA en les invitant à participer à la production d'une série de films avec des cinéastes de renommée mondiale. Les courts-métrages tentent en quelque sorte d’influencer l’imaginaire collectif des jeunes en valorisant et en popularisant la sexualité responsable et l’affirmation de soi et de ses propres valeurs. Les films sont ensuite diffusés sur les chaînes locales dans presque tous les pays de l’Afrique subsaharienne. Les films sont également regroupés dans des coffrets DVD à l’usage des écoles ainsi que des organisations communautaires et internationales. Scénarios d’Afrique est coordonné par Global Dialogues, un organisme britannique à but non lucratif qui se consacre à promouvoir l'excellence dans le domaine de la sensibilisation du VIH/sida.

Il n’y a donc pas que l’école pour influencer l’apprentissage cognitif : les messages et comportements transmis dans la culture populaire et les courants sociaux sont souvent plus facilement adoptés, et plus difficiles à contrôler. C’est pourquoi les approches éducatives diffusées par les médias populaires peuvent être d’importants outils pour la sensibilisation des jeunes, et éventuellement pour la promotion de comportements responsables. Combattre le feu par le feu !

Au Québec comme au Tchad: l'empowerment plutôt que les médicaments

(Cet article a paru dans l'édition Hiver 2011 de l'Apostolat International)

Le 1er décembre dernier, la vingt-deuxième Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida venait nous rappeler le slogan de la Campagne mondiale 2001-2010 de l’Organisation mondiale de la Santé contre le SIDA : Stop SIDA. Tenons notre promesse.

À la même date, en 2005, M. Kofi Annan, alors Secrétaire Général de l’ONU, déclarait qu’il y avait eu d’importants progrès dans la lutte contre le VIH/sida dans presque toutes les régions du monde. Cependant, M. Annan constatait également que le temps était venu de reconnaître que l’action menée n’était pas suffisante pour réaliser l’objectif du Millénaire : avoir stoppé la propagation du VIH/sida d’ici à 2015. «Cette mission est l’affaire de chacun d’entre nous, affirmait M. Annan... stopper la propagation du sida n’est pas un objectif du Millénaire comme les autres, c’est une condition indispensable pour atteindre la plupart des autres objectifs du Millénaire. »

Maintenant, plus qu’à mi-chemin entre cette déclaration et l’année 2015, il est important de maintenir un regard critique, non seulement sur les actions de la communauté internationale, mais aussi sur les actions locales et nationales en matière de prévention et évolution du VIH/sida.

En suivant l’évolution du projet que réalise depuis 2009 le CMO, en partenariat avec l’ACDI, à Pala au Tchad, nous avons constaté que le VIH/sida est une réalité qui affecte de nombreuses personnes des deux sexes, touchant tous les groupes d’âge et tous les niveaux socioéconomiques. C’est le cas pour plusieurs pays en voie de développement, bien que la situation s’améliore graduellement grâce à l’intensification des actions de sensibilisation et de suivi médical. Malgré les différences socio-culturelles, la nouvelle approche québécoise de prévention s'apparente, à celle du programme d’Éducation à la Vie et la l’Amour (EVA), au coeur de notre projet au Tchad.

Au Québec cependant, le VIH/sida est surtout connu sous un autre angle, associé principalement (mais non exclusivement) aux homosexuels et aux toxicomanes. Le discours et l’évolution de la maladie sont donc différents que dans les pays en développement.

Dans son dossier VIH/sida (Décembre 2010), le magazine Fugues qui s'adresse à la communauté gaie de Montréal nous apprend qu’en Amérique du Nord et en Occident, on observe, après un répit, une augmentation des infections dans la population gaie chez les jeunes... et les moins jeunes. Dans un article d’André C. Passiour, le Dr. Réjean Thomas, président de la clinique médicale l’Actuel, affirme que la discrimination envers les homosexuels est problématique. Le même article souligne que, selon les données de l’Actuel des deux dernières années, il y a une baisse du taux d’infection chez les toxicomanes, et une hausse chez les gais de 30 à 34 et de 45 à 54 ans. «Il faut œuvrer à contrer la discrimination, l’homophobie, la stigmatisation, entre autres, qui empêchent encore des hommes gais d’aller se faire dépister », affirme le Dr. Thomas. Dans ce combat, le dépistage est crucial. On estime en effet qu’au Canada et aux États-Unis, environ 25% des personnes séropositives ne savent même pas qu’elles le sont.

Dans un autre article de Fugues, Passiour souligne une autre problématique ayant pu contribuer à cette hausse du taux d’infection: la banalisation du VIH/sida causée par la réussite de la trithérapie. Le VIH/sida est passé de maladie mortelle à maladie chronique. « On a baissé la garde, écrit Passiour, il y a eu une banalisation dans la société générale [au Québec] et dans la communauté gaie en particulier ». Le Dr. André Dontigny, directeur de la Direction du développement des individus et de l’environnement social au ministère de la Santé et des Services sociaux, en témoigne : «Ce fut un gain, on a amélioré la vie des gens, mais cela a entraîné une augmentation des infections ».

Au cours des dernières années au Québec, la prévention a été repensée, visant l’empowerment à travers de nouveaux outils incluant le dépistage et le réseautage. Cette nouvelle approche est mise en valeur dans un autre article de Fugues, signé par Michel Joanny Ffurtin. « Les interventions ne sont donc plus informatives ou médicales, mais visent désormais l’amitié et le cadre social, le suivi médical et les conditions psychologiques, les pratiques sexuelles et la capacité de dire «non», sa conscience personnelle et la connaissance de son statut sérologique», écrit Ffurtin.

Un autre article de Passiour insiste sur l'importance de promouvoir une conscience personnelle, un respect de soi et des autres. Patrick Berthiaume, professionnel au ministère de la Santé et des Services sociaux, explique l’importance de l’amour dans le discours de prévention du VIH/sida. « Faire l’amour implique d’être plus bienveillant envers soi-même et envers l’autre, explique-t-il. Aujourd’hui, il y a une grande part d’anonymat dans la sexualité. Il faut chercher une manière de valoriser la responsabilité envers soi-même et envers les autres, car, en termes de santé publique, cela influe sur la santé sexuelle».

Le parallèle est clair entre l’approche québécoises des dernières années et celle du programme d’Éducation à la Vie et la l’Amour (EVA), au centre des efforts de prévention de notre projet au Tchad. Bien que l’évolution du VIH dans ces deux régions ait suivi un parcours différent, le Québec et le Tchad semblent liés par une approche de prévention holistique axée sur l’autodétermination et la sexualité responsable: enseigner à «aimer», à se respecter soi-même et les autres est une approche qui a des retombées importantes et efficaces.

Quelle que soit la raison de l'adopter, cette approche de prévention nous rappelle que même si la trithérapie permet aux séropositifs de mieux vivre (lorsqu’accessible) il faut éviter la banalisation de VIH qui mine les efforts déjà entrepris. Chaque personne a le devoir de connaître sa sérologie: mieux vaut prévenir que… soigner. Rappelons-nous que le VIH/sida ne se guérit toujours pas!

mercredi 1 décembre 2010

Journée mondiale de lutte contre le sida


























À l’échelle mondiale, la lutte contre le VIH/sida a énormément progressé au cours de la dernière décennie. La Journée mondiale du sida est soulignée depuis le 1er décembre 1988, une date choisie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devant la pandémie du sida qui s’était considérablement aggravée vers la fin des années 80.


Comme l’avait déjà déclaré M. Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU jusqu’en 2006, dans son message officiel pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, environ 8 milliards de dollars sont consacrés annuellement à la lutte contre le sida dans les pays en développement. » En 1995, cette somme n’était que 300 millions de dollars. « Nous constatons des progrès dans presque toutes les régions du monde, » déclarait M. Annan le 1er décembre 2005. « Nous voyons clairement qu’il y a une solution au problème du sida. » Malgré d’importants pas vers l’avant, M. Annan constatait que le temps est venu de reconnaître que l’action menée n’est toujours pas suffisante pour réaliser l’objectif du Millénaire, qui est d’avoir stoppé la propagation du VIH/sida d’ici à 2015. M. Annan affirmait que « nous devons absolument, absolument, redoubler d’efforts. Cette mission est l’affaire de chacun d’entre nous. En effet, stopper la propagation du sida n’est pas un objectif du Millénaire pour le développement comme les autres, c’est une condition indispensable pour atteindre la plupart des autres objectifs du Millénaire. » Depuis 2005, avons-nous redoublé d’efforts?


Le CMO, avec la collaboration financière de l’ACDI, réalise un projet de prévention et de suivi médico-social du VIH/sida à Pala, au Tchad. Ce projet, ayant débuté en mars 2009, a pour objectif la mise sur pied d’un centre d’information, de dépistage, et d’accompagnement des malades (le Centre Greth Marty), ainsi qu’un programme d’éducation et de prévention du VIH/sida à travers la formation d’acteurs de la société, d’agents de santé, d’enseignants, et de milliers de jeunes à travers la région. Au cours de la dernière année, le projet a surpassé son objectif (qu’on espérait atteindre d’ici 2011) de 2400 consultations par an au Centre Greth Marty, construit à l’été 2009. La popularité du centre est attribuable au service de dépistage gratuit qui permet l’obtention des résultats le jour même. Du plus, la campagne de prévention et d’Éducation à la Vie et à l’Amour (EVA) est diffusée sur la Radio Terre Nouvelle de Bongor – qui diffuse partout au Mayo Kebbi – ce qui faire connaître le Centre Greth Marty et les services qui y sont offerts.


Selon les résultats diffusés par le Conseil National de Lutte contre le Sida, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Tchad ont de plus en plus accès à une prise en charge adéquate et aux traitements gratuits d’antirétroviraux (ARV). En 2006, seulement une minorité de 9% avait accès aux ARV. En 2009, ce pourcentage a augmenté à 48%, ce qui démontre l’impact positif des actions de sensibilisation et de suivi médical à travers le pays, comme ailleurs dans le monde.


Un accompagnateur des malades du CEDIAM (Centre EVA d’information et d’accompagnement des malades) de Pala depuis plusieurs années affirme que le peuple a espoir que la tendance du VIH/sida sera renversée. « L’espoir est essentiel pour continuer le travail de lutte contre le VIH/sida. Lorsque j’ai commencé à suivre les malades, il s’agissait d’un accompagnement de la vie à la mort, mais maintenant nous accompagnons les malades de la mort à la vie. »


Au Tchad, comme dans plusieurs pays en développement, le VIH/sida est une réalité qui touche plusieurs vies, qui est présente partout. Au Québec cependant, le VIH/sida est connu sous un autre angle et associé principalement aux homosexuels et aux toxicomanes. Le CMO étant situé au cœur du Village gai de Montréal, j’ai facilement eu accès à l’édition Décembre 2010 du magazine Fugues, émanant de la communauté gaie et lesbienne de Montréal, qui offre un dossier spécial sur le VIH/sida. J’ai trouvé très intéressants les articles d’André C. Passiour, qui offraient divers points de vue sur l’épidémie au Québec et en Amérique du Nord. Par exemple, j’ai appris qu’en Amérique du Nord et en Occident, « après un répit, on observe une augmentation des infections dans la population gaie chez les jeunes, mais aussi chez les moins jeunes ». Dans l’article de Passiour, Dr. Réjean Thomas, président de la clinique médicale l’Actuel, affirme que la discrimination envers les homosexuels est problématique. Dans le même article, on apprend que selon les données de l’Actuel des deux dernières années, il y a une baisse du taux d’infection chez les toxicomanes, et une hausse chez les gais de 30 à 34 ans et chez les 45 à 54. « Il faut œuvrer à contrer la discrimination, l’homophobie, la stigmatisation, entre autres, qui empêchent encore des hommes gais d’aller se faire dépister », affirme Dr. Thomas. Le dépistage est crucial à la lutte contre le VIH/sida. Il est estimé qu’au Canada et aux États-Unis, environ 25% des personnes séropositives ne savent même pas qu’ils le sont!


Dans un autre article de Passiour, et toujours dans le dossier VIH/sida de la plus récente édition du magazine Fugues, on constate l’effet problématique de la trithérapie : la banalisation du VIH/sida. Comme l’explique Passiour, le 4e Rapport national sur l’état de santé de la population du Québec mentionne qu’avec la trithérapie (qui offre une meilleure qualité de vie pour les séropositifs), le VIH est presque rendu perçu par certains comme une « maladie chronique ». « On a baissé la garde », écrit Passiour, « il y a eu une banalisation dans la société générale et dans la communauté gaie en particulier ». Dr. André Dontigny, directeur de la Direction du développement des individus et de l’environnement social au ministère de la Santé et des Services sociaux, en témoigne : « Ce fut un gain, on a amélioré la vie des gens, mais cela a entraîné une augmentation des infections ».


Au fil des dernières années, la prévention a été repensée, visant l’empowerment et l’autodétermination à travers de nouveaux outils, tels que le dépistage et le réseautage. Dans un autre article du Fugues, cette fois écrit par Michel Joanny Ffurtin, cette nouvelle approche est mise en valeur. « Les interventions ne sont donc plus informatives ou médicales, mais visent désormais l’amitié et le cadre social, le suivi médical et les conditions psychologiques, les pratiques sexuelles et la capacité de dire non, sa conscience personnelle et la connaissance de son statut sérologique », écrit Ffurtin. Un autre article de Passiour exprime ce point important de promouvoir une conscience personnelle, voir même un respect de soi et des autres. Cette fois-ci, c’est Patrick Berthiaume, sexologue de formation, mais présentement professionnel au ministère de la Santé et des Services sociaux, qui explique l’importance de l’ « amour » dans le discours de prévention du VIH/sida. « Faire l’amour implique d’être plus bienveillant envers soi-même et envers l’autre », explique-t-il. « Aujourd’hui, il y a une grande part d’anonymat dans la sexualité, on ne se sent plus autant responsable envers les autres, et cela influence la façon d’avoir des relations sexuelles. Il faut chercher une manière de valoriser la responsabilité envers soi-même et envers les autres, car, en termes de santé publique, cela influe sur la santé sexuelle ».


Tout ça me ramène à un livre que j’ai lu il y a quelques mois, dans l’intérêt d’approfondir mes connaissances sur la question de prévention du VIH/sida en Afrique. Le livre en question, Affirming Love, Avoiding AIDS : What Africa Can Teach the West, de Matthew Hanley et Jokin de Irala, expose les bienfaits d’une approche de prévention qui va au-delà de la divulgation d’informations ou la distribution de condoms. Le livre promeut une approche holistique axée sur l’autodétermination et l’empowerment, sur la sexualité responsable. C’est dans l’ensemble de ce livre, le projet du CMO au Tchad et les quelques articles du Fugues que je constate ce thème central à la lutte contre le VIH/sida. Au Québec, comme en Afrique, enseigner à « aimer » et à respecter soi-même et les autres est une approche qui a des retombées importantes et efficaces. Que ce soit pour rompre le silence au sujet de l’épidémie, pour contrer l’homophobie qui empêche certains individus de se faire dépister, ou pour promouvoir une meilleure santé sexuelle, cette approche de prévention nous rappelle que même si la trithérapie permet aux séropositifs de mieux vivre (quand cette thérapie est accessible, ce qui n’est pas le cas partout), il ne faut pas banaliser le VIH/sida, ni pour soi-même, ni pour les autres. Beaucoup de travail reste à faire, au niveau local et national comme international, et c’est en restant conscient du devoir de chaque personne de connaître sa sérologie que nous pourrons mieux préserver la vie.

- Catherine Duclos

Pour des ressources gratuites sur le VIH/sida, veuillez visiter le site web du Réseau canadien d’infor-traitements sida, au www.catie.ca.

Depuis printemps 2010, la Clinque médicale du Quartier Latin à Montréal offre aux patients la possibilité de faire le dépistage au VIH avec le « test rapide ». Ce service est offert dans le cade d’un projet pilot de dépistage ITSS / VIH et PPE pour hommes gais et bisexuels en collaboration avec Rézo. La Clinique médicale du Quartier Latin est située au 905, boulevard René-Lévêsque Est.

Le dossier VIH/sida de l’édition Décembre 2010 du magazine Fugues est disponible en version PDF sur le web : http://www.fugues.com/main.cfm?l=fr&p=600&nbClic=1&CFID=38425908&CFTOKEN=84180187

Pour plus d’information sur le projet du CMO au Tchad, visitez http://www.oblats.qc.ca/CMO/dev_projet_tchad.html



mardi 30 novembre 2010

« DE LA MORT À LA VIE » : TÉMOIGNAGES D’ESPOIR

(Cet article a paru dans l'édition novembre-décembre de l'Apostolat International http://www.oblats.qc.ca/apostolat/)

SIDA AU TCHAD

En 2006, les Nations Unies avaient fixé l’objectif d’un accès universel à la prévention et aux traitements du VIH-sida avant la fin de l’année 2010. Bien que cet objectif ne soit pas encore atteint, surtout dans les pays à faible revenu et en raison de la crise économique de 2008-2009, des progrès majeurs ont été réalisés jusqu’à présent et de millions de vies ont pu être sauvées grâce aux divers programmes à travers le monde.

Au cours de l’année, vous avez été informés de l’avancement du projet de prévention et suivi médicosocial du VIH/sida au Mayo Kebbi. J’ai décrit l’importance du CEDIAM (Centre EVA d‘information et d’accompagnement des malades) de Pala qui loge dans le Centre Greth Marty, et des services qui y sont offerts. J’ai parlé de la campagne d’Éducation à la Vie et à l’Amour (EVA), et de l’amalgame d’actions en place pour atténuer la vulnérabilité des femmes face au VIH/sida. J’espère avoir démontré que ce projet fait partie d’un mouvement mondial de lutte contre le VIH/sida – un mouvement qui progresse.

Grâce à la collaboration spéciale d’Elisabetta Visentin, une laïque missionnaire au service du CEDIAM de Pala, j’ai le privilège de partager avec vous les paroles inspirantes de gens qui dédient leur vie à renverser la tendance au Tchad. Ces 4 personnes parlent d’espoir en la diminution du VIH/sida, des progrès qu’ils constatent et des impacts positifs de leurs efforts communs.

« L'espoir est essentiel pour continuer le travail de lutte contre le VIH/sida. Lorsque j'ai commencé à suivre les malades, il s'agissait d'un accompagnement de la vie à la mort, mais maintenant nous accompagnons les malades de la mort à la vie.
Au début le nombre de décès était très élevé, mais aujourd’hui nous pouvons dire que les cas de mort sont très rares. Tout cela est grâce à la sensibilisation qui est faite à tous les niveaux et qui encourage des changements de comportement chez les gens.
En tant qu'accompagnateurs, nous avons la charge de faire comprendre aux malades la responsabilité qu'ils ont envers les autres pour préserver la vie. »
- L'accompagnateur des malades du CEDIAM de Pala depuis 2002

« Il y a espoir. Tout le pays parle du VIH/sida et les gens commencent à mieux connaitre la maladie et les modes de transmission, ce qui permet un changement de comportement nécessaire pour la diminution de la pandémie.
Notamment, les jeunes sont de plus en plus informés et ils manifestent une attention à leur projet de vie. Dernièrement nous avons pu constater que les jeunes viennent se faire dépister massivement. Nombreux sont ceux qui vérifient leur sérologie avant le mariage. Les adultes sont conscients du danger et ils comprennent l'importance de préserver la vie en faisant attention à la prévention du virus et en venant se faire dépister.
Grâce à la mise en place du programme PTME (prévention de la transmission mère-enfant) les femmes commencent à prendre conscience des risques liés à la transmission du virus de la mère à l’enfant. Elles développent donc des comportements pour préserver la vie de l’enfant. »
- Le Chargé du programme EVA

« J'ai espoir parce que depuis que j'ai découvert ma maladie j'ai toujours lutté pour sensibiliser les gens au dépistage volontaire et aussi pour créer une association qui puisse aider les femmes à lutter contre la maladie et contre la stigmatisation sociale.
Je peux dire que pour ceux qui connaissent déjà leur sérologie, les conditions de vie se sont beaucoup améliorées grâce aux ARV. J'ai l'impression que les malades respectent les règles d'assomption des médicaments et ils adoptent de plus en plus des précautions qui évitent la propagation du virus. Le problème du VIH continue surtout à cause de ceux qui ne connaissent pas la maladie et ses risques, et qui ne veulent pas se faire dépister. C'est pour cela que nous, malades, devons continuer de sensibiliser et encourager les gens à se faire dépister. »
- La Présidente de l’Association des femmes vivant avec le VIH-SIDA de Pala

« Nous avons espoir en la diminution du virus car il y a 10 ans la population connaissait moins la maladie, les voies de transmission du VIH/sida et aussi les moyens de prévention.
Au début les malades restaient cachés à cause de la stigmatisation sociale. Rares étaient ceux qui acceptaient de se faire dépister. Aujourd'hui nous constatons un clair changement de comportement, surtout en ville où il est devenu normal de connaître sa sérologie et de prendre les dispositions nécessaire pour éviter de contaminer les autres et de se soigner. Dans le milieu rural la lutte contre le VIH/sida est un peu plus difficile, mais on espère qu'avec la sensibilisation les mentalités changeront.
Les données statistiques confirment la diminution de la pandémie et nous souhaitons que d'ici quelques années les gens prennent leurs dispositions pour renverser la tendance. »
- Un infirmier du CEDIAM de Pala

En cette fin d’année 2010, je tiens à remercier tous les hommes et femmes qui travaillent pour lutter contre la pandémie, et tous ceux et celles qui ont espoir qu’ensemble nous y arriverons.

Pour en savoir davantage sur les projets du CMO, n’hésitez pas à communiquer avec moi. Joyeux Noël à tous !

Ce projet est réalisé avec l'appui financier du CMO et du gouvernement du Canada agissant par l'entremise de l'Agence canadienne de développement international (ACDI).

mardi 21 septembre 2010

Journée internationale de la Paix


En ce 21 septembre, Journée internationale de la Paix 2010, rappelons-nous que la paix est indispensable au développement durable. Les conflits armés sont l’un des principaux obstacles au développement, entraînant des catastrophes d’un point de vue humain, environnemental et économique. La paix implique le respect des droits de l’homme, la non-violence, et le règlement de conflits par le dialogue. L’instauration de la paix est avant tout la lutte contre la pauvreté, le développement humain et la préservation de notre environnement.

En honneur de cette journée qui offre l’espoir en un monde solidaire, voici le message officiel du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon :

« Nous observons aujourd’hui la Journée internationale de la paix, journée consacrée chaque année au cessez-le-feu et à la non-violence. La paix est une denrée précieuse; il faut la nourrir, l’entretenir, la protéger.

C’est pourquoi chaque année, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, je sonne la cloche de la Paix au Siège de l’Organisation des Nations Unies. Et c’est pourquoi, chaque jour, je me mets au service de la paix. Je fais office de médiateur entre parties rivales; je tire la sonnette d’alarme quand une menace, visible ou moins visible, se profile à l’horizon. Je me fait l’apôtre de la tolérance, de la justice et des droits de l’homme et je tente de favoriser l’harmonie entre les pays et les peuples.

Cette année, la Journée de la paix est dédiée aux jeunes. L’Année internationale de la jeunesse vient de commencer et le thème choisi, celui du dialogue et de la compréhension mutuelle, représente l’essence même de la paix.

Les jeunes d’aujourd’hui sont à l’aise avec la diversité, se sentent bien dans un monde où tout est connecté. Mais ils sont vulnérables face à l’extrémisme. C’est ce qui m’amène à dire à tous les gouvernements et à tous nos partenaires : faisons-en plus pour les jeunes. Donnons-leur un monde de paix et de tolérance.

C’est aussi ce qui me fait dire à tous les jeunes : joignez-vous à nous. Travaillez avec nous pour la paix. Vous êtes impatients. Vous voyez ce que nous, vos aînés, laissons perdurer année après année : la pauvreté et la faim, l’injustice et l’impunité, la dégradation de l’environnement.

À cinq ans de la date fixée pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, je vous demande à tous, que vous soyez jeune ou que vous ne le soyez plus, de nous aider à trouver des solutions mondiales à ces problèmes mondiaux. Faites connaître vos projets et vos idées, soyez créatifs et passionnés. Aidez-nous à faire régner la paix et la prospérité pour tous. »