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lundi 2 août 2010

Sida au Tchad : État et évolution visant l’équilibre

Photo: BELACD de Pala
(Cet article a paru dans l'édition mai-juin de l'Apostolat International http://www.oblats.qc.ca/apostolat/)



En 2005, la Banque Mondiale a mené une enquête de séroprévalence au Tchad, révélant un état des lieux non seulement inquiétant, mais déséquilibré entre les hommes et les femmes. La prévalence du VIH dans la population de 15-49 ans était de 3,3% ; plus élevée chez les femmes (4%) que chez les hommes (2,6%). En milieu urbain, la séroprévalence atteignait 8, 0% chez les femmes.

Depuis, aucune autre enquête d’envergure nationale n’a été réalisée afin d’évaluer l’évolution de la séroprévalence dans la population générale. Cependant les récentes estimations du Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS) démontrent une tendance décroissante de l’épidémie. D’ailleurs, les nouvelles infections dans la population générale auraient baissé de 18 000 en 2006 à 15 000 en 2009. Ce progrès témoigne de l’intensification des actions de sensibilisation et de suivi médical à travers l’implication de diverses organisations de la société civile et de la communauté, des gouvernements et des organismes internationaux, soutenu par la décentralisation de la réponse nationale au VIH en cours de mise en œuvre.

L’implantation des centres de Conseil et Dépistage Volontaire (CDV), tel que le Centre Greth Marty construit en 2009 à travers les efforts du BELACD de Pala en collaboration avec le CMO et l’ACDI, est régie par un programme d’action visant à couvrir les besoins de la population dans tout le pays. Le nombre total des CDV fonctionnels a doublé entre 2008 et 2009, passant de 36 en 2008 à 72 en 2009, ce qui correspond à l’évolution encourageante du nombre de personnes conseillées et dépistées, ayant augmenté de 19 432 en 2008 à 62 589 en 2009. D’autre part, l’accès des personnes vivants avec le VIH (PVVIH) à une prise en charge adéquate, accompagnée de traitements gratuits, a vu une croissance considérable depuis quelques années. La couverture financière des centres de prise en charge est passée de 26% en 2007 à 38% en 2008 et 76% en 2009. En quelques années, le nombre des PVVIH actuellement sous ARV a été multiplié par 6, passant de 5 500 en 2006 à 32 288 en 2009 (voir Graphique 1).

Malgré l’évolution positive de certains indicateurs, les femmes demeurent plus touchées par le VIH-sida. Selon les estimations de 2009 du CNLS, 65% des PVVIH âgées de 15 ans et plus sont des femmes. De 2006 à 2009, la proportion des PVVIH femmes est passée de 63% à 65% avec une forte dégradation en 2007 (69%). Les facteurs de vulnérabilités peuvent inclurent la dépendance et la soumission des femmes, la prostitution, le mariage précoce et/ou forcé des filles, la faible protection juridique des femmes, la discrimination, et la disparition de la solidarité.



En réponse à ces indicateurs, le BELACD de Pala s’est fixé des objectifs de prévention et de suivi médico-social visant à rééquilibrer la vulnérabilité éminente des femmes. En visant à dépister, suivre, consulter, et fournir des ARV à plus de femmes que d’hommes (voir Graphique 2), le BELACD vise également la prévention de la transmission mère-enfant (PTME). En 2008, avant le commencement du projet, seulement 29% des femmes enceintes de la région de Pala passait un teste de dépistage afin de pouvoir prévenir la transmission du VIH à leurs enfants. L’objectif du BELACD est de dépister annuellement 80% des femmes enceintes d’ici la fin de 2011, afin que les femmes infectées puissent être suivies adéquatement en PTME. Des progrès dans ce domaine sont déjà en cours dans l’ensemble du pays : le pourcentage de nourrissons nés infectés par le VIH de mères séropositives a diminué de 14,87% en 2008 à 8,53% en 2009, selon les estimations du CNLS.



En allant à l’encontre des désavantages sociaux et en portant attention au désavantage des femmes dans la lutte contre le VIH-sida, le BELACD agit concrètement pour l’égalité entre les sexes, menant à une réduction globale de la séroprévalence dans la population du Tchad.
Si vous désirez plus davantage d’information, n’hésitez pas à communiquer avec moi. Merci de rester à l’écoute !

Ce projet est réalisé avec l'appui financier du CMO et du gouvernement du Canada agissant par l'entremise de l'Agence canadienne de développement international (ACDI).