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mercredi 1 décembre 2010

Journée mondiale de lutte contre le sida


























À l’échelle mondiale, la lutte contre le VIH/sida a énormément progressé au cours de la dernière décennie. La Journée mondiale du sida est soulignée depuis le 1er décembre 1988, une date choisie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devant la pandémie du sida qui s’était considérablement aggravée vers la fin des années 80.


Comme l’avait déjà déclaré M. Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU jusqu’en 2006, dans son message officiel pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, environ 8 milliards de dollars sont consacrés annuellement à la lutte contre le sida dans les pays en développement. » En 1995, cette somme n’était que 300 millions de dollars. « Nous constatons des progrès dans presque toutes les régions du monde, » déclarait M. Annan le 1er décembre 2005. « Nous voyons clairement qu’il y a une solution au problème du sida. » Malgré d’importants pas vers l’avant, M. Annan constatait que le temps est venu de reconnaître que l’action menée n’est toujours pas suffisante pour réaliser l’objectif du Millénaire, qui est d’avoir stoppé la propagation du VIH/sida d’ici à 2015. M. Annan affirmait que « nous devons absolument, absolument, redoubler d’efforts. Cette mission est l’affaire de chacun d’entre nous. En effet, stopper la propagation du sida n’est pas un objectif du Millénaire pour le développement comme les autres, c’est une condition indispensable pour atteindre la plupart des autres objectifs du Millénaire. » Depuis 2005, avons-nous redoublé d’efforts?


Le CMO, avec la collaboration financière de l’ACDI, réalise un projet de prévention et de suivi médico-social du VIH/sida à Pala, au Tchad. Ce projet, ayant débuté en mars 2009, a pour objectif la mise sur pied d’un centre d’information, de dépistage, et d’accompagnement des malades (le Centre Greth Marty), ainsi qu’un programme d’éducation et de prévention du VIH/sida à travers la formation d’acteurs de la société, d’agents de santé, d’enseignants, et de milliers de jeunes à travers la région. Au cours de la dernière année, le projet a surpassé son objectif (qu’on espérait atteindre d’ici 2011) de 2400 consultations par an au Centre Greth Marty, construit à l’été 2009. La popularité du centre est attribuable au service de dépistage gratuit qui permet l’obtention des résultats le jour même. Du plus, la campagne de prévention et d’Éducation à la Vie et à l’Amour (EVA) est diffusée sur la Radio Terre Nouvelle de Bongor – qui diffuse partout au Mayo Kebbi – ce qui faire connaître le Centre Greth Marty et les services qui y sont offerts.


Selon les résultats diffusés par le Conseil National de Lutte contre le Sida, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Tchad ont de plus en plus accès à une prise en charge adéquate et aux traitements gratuits d’antirétroviraux (ARV). En 2006, seulement une minorité de 9% avait accès aux ARV. En 2009, ce pourcentage a augmenté à 48%, ce qui démontre l’impact positif des actions de sensibilisation et de suivi médical à travers le pays, comme ailleurs dans le monde.


Un accompagnateur des malades du CEDIAM (Centre EVA d’information et d’accompagnement des malades) de Pala depuis plusieurs années affirme que le peuple a espoir que la tendance du VIH/sida sera renversée. « L’espoir est essentiel pour continuer le travail de lutte contre le VIH/sida. Lorsque j’ai commencé à suivre les malades, il s’agissait d’un accompagnement de la vie à la mort, mais maintenant nous accompagnons les malades de la mort à la vie. »


Au Tchad, comme dans plusieurs pays en développement, le VIH/sida est une réalité qui touche plusieurs vies, qui est présente partout. Au Québec cependant, le VIH/sida est connu sous un autre angle et associé principalement aux homosexuels et aux toxicomanes. Le CMO étant situé au cœur du Village gai de Montréal, j’ai facilement eu accès à l’édition Décembre 2010 du magazine Fugues, émanant de la communauté gaie et lesbienne de Montréal, qui offre un dossier spécial sur le VIH/sida. J’ai trouvé très intéressants les articles d’André C. Passiour, qui offraient divers points de vue sur l’épidémie au Québec et en Amérique du Nord. Par exemple, j’ai appris qu’en Amérique du Nord et en Occident, « après un répit, on observe une augmentation des infections dans la population gaie chez les jeunes, mais aussi chez les moins jeunes ». Dans l’article de Passiour, Dr. Réjean Thomas, président de la clinique médicale l’Actuel, affirme que la discrimination envers les homosexuels est problématique. Dans le même article, on apprend que selon les données de l’Actuel des deux dernières années, il y a une baisse du taux d’infection chez les toxicomanes, et une hausse chez les gais de 30 à 34 ans et chez les 45 à 54. « Il faut œuvrer à contrer la discrimination, l’homophobie, la stigmatisation, entre autres, qui empêchent encore des hommes gais d’aller se faire dépister », affirme Dr. Thomas. Le dépistage est crucial à la lutte contre le VIH/sida. Il est estimé qu’au Canada et aux États-Unis, environ 25% des personnes séropositives ne savent même pas qu’ils le sont!


Dans un autre article de Passiour, et toujours dans le dossier VIH/sida de la plus récente édition du magazine Fugues, on constate l’effet problématique de la trithérapie : la banalisation du VIH/sida. Comme l’explique Passiour, le 4e Rapport national sur l’état de santé de la population du Québec mentionne qu’avec la trithérapie (qui offre une meilleure qualité de vie pour les séropositifs), le VIH est presque rendu perçu par certains comme une « maladie chronique ». « On a baissé la garde », écrit Passiour, « il y a eu une banalisation dans la société générale et dans la communauté gaie en particulier ». Dr. André Dontigny, directeur de la Direction du développement des individus et de l’environnement social au ministère de la Santé et des Services sociaux, en témoigne : « Ce fut un gain, on a amélioré la vie des gens, mais cela a entraîné une augmentation des infections ».


Au fil des dernières années, la prévention a été repensée, visant l’empowerment et l’autodétermination à travers de nouveaux outils, tels que le dépistage et le réseautage. Dans un autre article du Fugues, cette fois écrit par Michel Joanny Ffurtin, cette nouvelle approche est mise en valeur. « Les interventions ne sont donc plus informatives ou médicales, mais visent désormais l’amitié et le cadre social, le suivi médical et les conditions psychologiques, les pratiques sexuelles et la capacité de dire non, sa conscience personnelle et la connaissance de son statut sérologique », écrit Ffurtin. Un autre article de Passiour exprime ce point important de promouvoir une conscience personnelle, voir même un respect de soi et des autres. Cette fois-ci, c’est Patrick Berthiaume, sexologue de formation, mais présentement professionnel au ministère de la Santé et des Services sociaux, qui explique l’importance de l’ « amour » dans le discours de prévention du VIH/sida. « Faire l’amour implique d’être plus bienveillant envers soi-même et envers l’autre », explique-t-il. « Aujourd’hui, il y a une grande part d’anonymat dans la sexualité, on ne se sent plus autant responsable envers les autres, et cela influence la façon d’avoir des relations sexuelles. Il faut chercher une manière de valoriser la responsabilité envers soi-même et envers les autres, car, en termes de santé publique, cela influe sur la santé sexuelle ».


Tout ça me ramène à un livre que j’ai lu il y a quelques mois, dans l’intérêt d’approfondir mes connaissances sur la question de prévention du VIH/sida en Afrique. Le livre en question, Affirming Love, Avoiding AIDS : What Africa Can Teach the West, de Matthew Hanley et Jokin de Irala, expose les bienfaits d’une approche de prévention qui va au-delà de la divulgation d’informations ou la distribution de condoms. Le livre promeut une approche holistique axée sur l’autodétermination et l’empowerment, sur la sexualité responsable. C’est dans l’ensemble de ce livre, le projet du CMO au Tchad et les quelques articles du Fugues que je constate ce thème central à la lutte contre le VIH/sida. Au Québec, comme en Afrique, enseigner à « aimer » et à respecter soi-même et les autres est une approche qui a des retombées importantes et efficaces. Que ce soit pour rompre le silence au sujet de l’épidémie, pour contrer l’homophobie qui empêche certains individus de se faire dépister, ou pour promouvoir une meilleure santé sexuelle, cette approche de prévention nous rappelle que même si la trithérapie permet aux séropositifs de mieux vivre (quand cette thérapie est accessible, ce qui n’est pas le cas partout), il ne faut pas banaliser le VIH/sida, ni pour soi-même, ni pour les autres. Beaucoup de travail reste à faire, au niveau local et national comme international, et c’est en restant conscient du devoir de chaque personne de connaître sa sérologie que nous pourrons mieux préserver la vie.

- Catherine Duclos

Pour des ressources gratuites sur le VIH/sida, veuillez visiter le site web du Réseau canadien d’infor-traitements sida, au www.catie.ca.

Depuis printemps 2010, la Clinque médicale du Quartier Latin à Montréal offre aux patients la possibilité de faire le dépistage au VIH avec le « test rapide ». Ce service est offert dans le cade d’un projet pilot de dépistage ITSS / VIH et PPE pour hommes gais et bisexuels en collaboration avec Rézo. La Clinique médicale du Quartier Latin est située au 905, boulevard René-Lévêsque Est.

Le dossier VIH/sida de l’édition Décembre 2010 du magazine Fugues est disponible en version PDF sur le web : http://www.fugues.com/main.cfm?l=fr&p=600&nbClic=1&CFID=38425908&CFTOKEN=84180187

Pour plus d’information sur le projet du CMO au Tchad, visitez http://www.oblats.qc.ca/CMO/dev_projet_tchad.html



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le sida est bien une realité .je pense aussi qu'il faut sensibiliser les gens sur la stigmatisation.